C’est son deuxième livre traduit, impasse sur le précédent, je découvre donc, tout en sachant que le premier avait fait un certain buzz.
Alors, play, 4 ème de couv qui donne l’impression qu’on a bien tous les éléments d’une tragédie courante dans le rural noir américain.
Alors, on a :
1 – Le lieu, trou du cul du monde
2 – Retour de guerre, jeunesse en péril
3 – Le niveau sociétal exigé
4 – Armes, drogues, fait divers et d’été
etc etc …
Mais, si on sort de ce carcan infligé depuis 3 ou 4 ans par la mode polardesque, on peut dire que David Joy fait partie des 1 % qu’on peut et se doit de lire. Ne voyez aucun rapprochement avec certains motards….
J’entends et je vois des gens qui commencent à se lever pour partir, restez assis, on va répondre à votre Pourquoi tonitruant ….
Ou pas ?
Soit, ce mec a quelque chose de plus que les autres, une sorte de don qui lui permet d’écrire du très bon à partir d’une trame mille et une fois revue par le cinéma ou les livres. Ce talent de la description des personnages, de leurs âmes, et du fameux « nature writing », s’il existe. Il a l’art et la manière aussi de compliquer un banal scénario, en une ode à la lumière inexistante dans les Appalaches décrits. Paradoxale, il est vrai, que cette phrase suscitée, mais qui s’explique par une lueur intérieure que David Joy fait apparaitre avec ses personnages si consistants. Vous êtes encore là ? Moi j’ai failli me perdre.
Plussoyons sur cette qualité d’écriture sur les êtres et ce qui les relie dans ce livre. Ces enfances perdues, cette société à la dérive lâchée par toutes et tous. Réjouissons nous de leurs malheurs, de leur pauvreté, de leurs faiblesses, ils nous ressemblent tant, car on a droit à un très bon livre.
Ainsi soit il…
Le Boss.